mardi 30 septembre 2008

Visite du RAC ( Les personnes âgées )

Ce matin, comme une ou deux fois par semaine, je suis allé au RAC, ce fameux lieu où tout peut arriver. Ces enfants, ces familles, ces personnes âgées ramassées dans les rues comptent parmi les populations les plus pauvres Manille. Résidant dans des bâtiments insalubres, ils n'ont souvent que leur sourire ou leurs larmes pour exprimer leur désespoir. Pour les handicapés, la situation est insoutenable, devenus la cible des autres pensionnaires pour qui ils deviennent des souffre-douleurs.

Depuis de nombreuses années les volontaires de la fondation se succèdent pour améliorer le sort de ces populations. Parmi elles, les personnes âgées sont les plus vulnérables.
Elles sont ce jour une vingtaine, allongées sur les planches en bois, dans le dénuement le plus complet. Au milieu d'elles, les volontaires lavent les corps décharnés des personnes dites âgées, à savoir entre 30 et 45 ans, qui a défaut d'atteindre un âge avancé sont abîmées, usées par la vie de la rue. Souvent, elles ne peuvent se déplacer. Parfois elles sont gagnées par la folie. Au bout du rouleau, elles terminent souvent leur vie ici au RAC.
Ainsi, dimanche dernier, vers 3h du matin, Lucienne s'est eteinte dans l'indifférence générale, restant 12 heures oubliée. À leur arrivée lundi matin, les volontaires ont nettoyé la place de Lucienne. Ils y ont mis un bouquet de fleurs, ainsi que quelques bougies. Pour que Lucienne ne soit pas oubliée.
Des soins leur sont prodigués par l'infirmière détachée de la fondation. Les volontaires, qui passent beaucoup de temps à discuter avec eux pour les sortir de leur solitude, sont d'une aide inestimable pour améliorer leur quotidien.
Voici donc le combat quotidien qui se livre au RAC pour tenter d'humaniser un lieu où la misère humaine est encore bien trop palpable. Je vous décrirai au fil du temps les avancées, les défis, les problèmes auxquels font face notre équipe du RAC, ainsi que quelques points sur les différentes populations qui y résident et que nous tentons d'aider.

lundi 29 septembre 2008

Jacques Danois, mon ami, nous a quittés

Jacques Danois, je l'ai connu voici dix ans lors de mes rencontres "humanitaires".
C'est un sacré bonhomme le Jacques. Grand reporter de guerre...le Vietnam, l'Afrique ...
Des massacres, il en a vu le Jacques, mais ce qui le bouleversait par dessus tout, c'etaient les massacres d'enfants. Des enfants innocents, fauchés par la folie des hommes.

Il s'est engagé à l'Unicef et ensuite il est devenu secretaire general d'AMADE MONDIALE à Monaco. Il savait faire passer le message, être le defenseur de ces enfants humiliés, abusés... Il nous a soutenu dans notre combat pour les droits des enfants. Nos rencontres étaient pleines de réalité et de poésie.

L'ami Jacques était un bon ecrivain. Ses livres sont remplis de son humanisme.
Je te dis au revoir Jacques. Je sais que tu nous regardes. Nous allons ensemble continuer pour que chaque enfant puisse avoir le droit de vivre et d'être aimé.

Un petit conseil. Si vous voulez mieux le connaitre, rendez vous sur le blog de Jacques Danois. Vous ne serez pas deçus. Il y a de très beaux textes.

Visite sur l'île de Negros

Negros est une île qui se trouve dans le centre des Philippines. Depuis quelques mois, la fondation démarre une "natural farming" dans la ville de Sagay afin de permettre aux jeunes adultes de la fondation de bénéficier d'une formation d'exploitant agricole, formation respectueuse de l'environnement. Daniel Collot, docteur en écologie, est l'initiateur de ce projet.

Ma première visite de Bacalod et de ses institutions, il y a deux mois, m'a fait l'effet d'un choc : retour 15 en arrière. J'avais l'impression de me retrouver au RAC de Manille, tel que je l'ai connu il y a plus d'une décennie : 85 enfants des rues, entassés dans une grande pièce sans sanitaire, sans autre activité que de regarder le temps passer.

"L'obstacle est matière à action" se plaît à répéter Soeur Emmanuelle. Pour cette raison, la situation sur l'île de Negros doit désormais devenir un nouveau challenge pour notre fondation qui se doit d'agir pour les enfants des rues, et ce où qu'ils se trouvent. Nous sommes donc retournés à Negros la semaine dernière avec ma collaboratrice Nanette, spécialiste des enfants résidants en prison.

Nous avons rencontré les autorités du gouvernement local, qui semblent favorables à notre intervention dans ce lieu sans droits. Nous avons rencontré les diverses ONGs et autres institutions avec lesquelles nous allons travailler : en effet, pour éviter que les enfants ne restent dans ce centre trop longtemps, il est nécessaire d'avoir des structures pour les accueillir. Et les ONGs locales sont pour cela nos premiers appuis.

Si notre mission consistera également à former l'équipe qui dirige ce centre pour enfants, notre priorité absolue sera d'améliorer concrètement la vie quotidienne des enfants. Tout reste à faire. C'est donc le début d'un défi passionnant qui j'en suis sûr aboutira pour venir en aide à un maximum d'enfants des rues.












Signature du MOA (memorandum of agreement) avec la ville de Sagay